Il était mon bébé, je la caressais depuis des années. J’avais peur de le voir naître, de le toucher ou de le voir évoluer, car j’avais peur de ce que j’allais voir. En dedans de moi j’étais fière de lui, mais j’hésitais de le présenter au monde. Son fond est plein de vérité, de souffrance, mais aussi de joie et de délivrance. Je sais que son corps est solide, mais son âme est fragile
Il est beau, il est vrai et il est authentique. Parfois vulnérable, parfois fort, parfois joyeux, parfois triste. Il est mon bébé depuis que je me suis réveillée sur ma réalité.
Je le voyais comme un sauveur à mon secours. C’est à travers lui que je vais pouvoir fouiller dans mon intérieur à la recherche de mon identité. C’est grâce à lui que je vais avoir la force de me dévoiler. C’est lui qui va me donner ce courage de dire ce que je n’ai jamais osé dire. Je savais qu’il avait ce potentiel de me pousser à aller plus loin, afin d’explorer mon potentiel. Enfermée sur moi comme j’étais, je n’osais pas lui donner cette possibilité. C’est à travers lui que la vie d’une analphabète sera dévoilée au grand jour. Cette femme qui a tant voulu s’exprimer et qu’elle n’a pas pu avoir l’occasion, ou plutôt qu’elle n’a pas réussi à créer cette occasion, parce qu’elle avait été hantée par la peur et le manque de confiance et parce qu’elle était intimidée par l’autorité et le jeu du pouvoir.
C’est lui mon bébé qui va finalement écouter cette femme et l’aider à relâcher ses peurs. Par une force plus grande qu’elle, elle a fait son chemin. Malgré tout ce que mon bébé pourrait me donner, j’avais peur de le mettre au monde, car je ne voulais pas le voir souffrir, je ne veux pas le voir évoluer, immerger d’amertume, de blessures et de chagrin. Finalement, je prends mon courage à deux mains et je décide d’accepter mon bébé tel qu’il va se présenter à moi avec ses défauts et ses qualités. J’ai décidé d’oser le regarder, être ouverte à ce qu’il va m’offrir. Évitez-le, ne fait que renforcer mes peurs, ma confiance et empêche cette femme en moi de s’exprimer et par le billet même, empêcher Rima d’avoir le droit de parole.
Ainsi octobre 2020 naîtra mon premier bébé, ma complice des deux dernières années, mon ami du matin qui m’a accompagné avec ma tasse de cappuccino, mon berceau le soir, qui me faisait faire des rêves et des cauchemars, mais qu’à travers mes cauchemars j’ai pu réaliser mes rêves. Il était mon consolateur pendant mes périodes de découragement et il sera le début d’une longue histoire entre moi et la vie. Il sera le début d’une merveilleuse aventure.
Ainsi le livre de « Je suis Rima, analphabète et j’écris mon livre » est né.